Un projet d’Executive Education destiné à former des cadres des secteurs public et privé, ensemble
J’ai le plaisir de vous informer de la mise en ligne d’un questionnaire élaboré conjointement par Centrale Supelec et Valeurs Ajoutées, dans l’objectif de préciser un projet d’Executive Education qui nous passionne.
Si vous voulez participer au questionnaire.
Acteurs publics et acteurs privé ne vivent pas dans des mondes différents : ils sont liés, et constamment imbriqués dans la production des biens et des services, marchands ou non marchands.
L’interaction entre agents publics et entreprises est au cœur de la complexité actuelle et de l’exigence d’optimisation budgétaire. L’accélération technologique génère de nombreux champs nouveaux de coopération ; la commande publique s’enrichit de nouvelles formes contractuelles qui demandent au privé d’accroitre ses engagements, et au public de piloter autrement ; ces évolutions posent l’interaction public-privé dans des termes nouveaux, marqués par la responsabilité, la complémentarité et la nécessité d’une efficience globale.
La capacité des acteurs publics et privés à mettre en place et à piloter une relation performante est un facteur clé de réussite, dans l’atteinte de leurs objectifs particuliers, mais aussi dans une logique globale.
Or, sur le plan national, la relation public/privé est un rapport traditionnel tiraillé qui peine, de part et d’autre, à se moderniser. Il semble urgent de donner aux acteurs les outils leur permettant de tirer le meilleurs parti de la dynamique de l’interaction public et privé, contributeurs ensemble de la prospérité nationale, et de piloter au mieux leurs missions et leurs risques dans ce cadre.
D’ailleurs, la mondialisation confronte des pratiques différentes du rapport entre agents publics et dynamiques privées. La connaissance du panorama international éclaire les réalités et enjeux de l’interaction public-privé.
Que d’interactions!
La politique de la ville, les services urbains, l’enseignement, l’action culturelle, la recherche, la construction et notamment les équipements (routes, TGV, bâtiments divers), le conseil, … La smart-city, le big data, les objets connectés, l’économie circulaire, l’action associative et caritative, l’innovation, dans sa pratique et dans son financement,… La relation acheteur/fournisseur : le privé fournisseur du public, par la grande famille des marchés publics; mais aussi le public fournisseur du privé, au travers des services publics… Le co-financement : recherche, logement,…
Et un livre sur le vivre-ensemble Public-privé…
En parallèle, j’achève la rédaction d’un livre nourri de mon expérience professionnelle et de la réflexion que j’ai pu en tirer.
C’est à la fois un esperanto… et un appel.
A bien des égards, la nation m’apparaît comme une co-entreprise public-privé. C’est-à-dire un projet commun et une organisation commune.
Or, grande nouveauté… Le monde globalisé met en compétition les systèmes économiques et les modèles sociaux. Notre co-entreprise, patrimoine commun, ne peut pas se passer d’être efficiente.
Ce livre prend comme lieu d’analyse de ces tensions les contrats dits « globaux », par lesquels une personne publique délègue des missions de production et certaines de ses prérogatives traditionnelles au privé, afin de mieux obtenir un résultat exprimé généralement en termes de service rendu.
Malheureusement, nous naviguons dans des « pour » ou « contre » qui n’ont pas de pertinence puisqu’en aucun cas ils ne disent « comment ». Et l’on pose donc rarement la question en termes d’efficience de l’action publique.
Les résistances à une vision moderne de « notre petite co-entreprise » nationale sont nombreuses et il me semble un peu simpliste de se contenter d’accuser le politique, ou de vagues instances comme « l’opinion » ou « les médias ». Les acteurs eux-mêmes, et des deux bords, publics et privés, ne font pas le nécessaire pour administrer la preuve de cette complémentarité, parce que, de part et d’autre, ils rechignent au changement.
Ces oppositions factices empêchent de voir les dysfonctionnements de la relation public-privé et l’inefficacité qui en résulte pour la collectivité, sur laquelle ces acteurs ont sans doute autrefois prospéré (mais de moins en moins). Elles empêchent de les corriger.
L’objectif de ce petit livre est de mettre à disposition de tous une réflexion issue de ma pratique au cœur de ces enjeux, espoirs et contradictions, constituée entre 2008 et 2014, lorsque j’ai dirigé les partenariats publics-privés et autres contrats globaux chez Bouygues Bâtiment.
Ce désir d’un cadre commun utile à la complémentarité public-privé, et donc in-fine à la préservation de notre modèle économique et social français, se nourrit très concrètement du constat des progrès qui doivent être réalisés chez les acteurs des deux bords.
Public et privé partagent le même monde et c’est un monde de ressources limités. Les acteurs, et leur relation, base du pacte social, vivent une période de changements : il leur faut passer d’une culture du conflit à une écologie de l’économie (dans le sens où les gâchis ne sont plus supportables) et à une gestion globale du service, de la performance et du risque.
Je vous tiendrai sans faute informés de la suite de ce projet…